Meilleurs voeux de paix et de bonheur à mes compatriotes !

C’est-à-dire aux habitants d’une même patrie appelée « Terre ». Terre promise ou menacée ?… C’est selon. L’année 2020 en tout cas s’achève. Espérons qu’elle emportera avec elle ses encombrants virus et un certain paquet de tensions désactivantes. J’en profite aussi pour jeter un coup d’oeil dans le rétroviseur. Septante-cinq années après une guerre mondiale, nous nous souvenons de beaucoup d’événements. Nos années actuelles apparaissent un peu comme des années du souvenir. Nous avons commencé au mois d’août par la commémoration des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Nos télés ont bien travaillé, elles ont enfin reconnu que le Japon était épuisé et que ces massacres n’étaient pas nécessaires. Elles ont aussi reconnu que les Etats-Unis tenaient à prouver au monde entier qu’ils osaient utiliser ces armes terribles contre des êtres humains.

Une part importante de la population semble ne pas avoir encore compris

Elle garde une confiance énorme dans l’armement nucléaire. Qui se rend compte que pendant des décennies une course aux armements insensée s’est déroulée, que leur utilisation pouvait détruire non seulement les humains mais leur milieu de vie? Qu’aucun des gouvernements des pays de l’OTAN n’a réagi aux discours « nucléarophiles » de Jens Stoltenberg? La foi dans la guerre reste bien accrochée. On a crié, on a chanté « Plus jamais ça », mais on a continué à construire des armes et à en inventer de nouvelles. On a solidement lié notre activité industrielle et la production d’armements. Comment pouvons-nous dire que l’Europe est en paix si elle a besoin de fabriquer et de vendre des engins de guerre toujours plus performants?

Pour demain des perspectives moins tragiques

C’est ce que nous promet l’avenir : l’Organisation des Nations Unies et sa charte, la Déclaration universelle Droits de l’Homme. La naissance de ces institutions fut beaucoup moins explosive, heureusement, que la destruction d’Hiroshima. Leur date de naissance est donc moins précise. Tant mieux, nous pourrons un peu nous souvenir de leur gestation. L’idée d’une déclaration universelle s’est manifestée pendant la guerre, quand les bombes pleuvaient, quand des amis tombaient sur les champs de bataille ou simplement dans leur foyer détruit. Un groupe de femmes et d’hommes se sont retrouvés pour établir ensemble une liste des droits communs à tous les hommes. Dans l’angoisse du conflit ils ont choisi de rédiger un texte proposé à l’humanité entière.

Priorité du droit sur la force

C’était incroyable : les hommes et les femmes auxquels on allait s’adresser vivaient une guerre féroce, une grande partie de la terre était dominée par le colonialisme. Le moment ne convenait pas. Ils y ont cru quand même. Ils ont échangé leurs idées et ont choisi un comité de rédaction. Qui se souvient des personnes qui ont accepté ce travail? J’aurais pu dire Eléonore Roosevelt et René Cassin. Je ne sais si vous en connaissez un peu plus. Nous aurions peut-être plus de succès en demandant qui conduisait les combats. J’ai cherché les autres noms et je ne l’ai pas regretté. Alexander Bogomolov, René Cassin, Charles Dukes, William Hoddgson, John Humphrey, Charles Habib Malik, Peng Chun Chang, Eleonore Roosevelt, Herman Santa Cruz. J’ai été content d’y trouver des Russes, Français, Britanniques, Australiens, Canadiens, Libanais, Chinois, Etatsuniens, Chiliens. Le travail très important de ces personnes a tenté de donner au droit la priorité sur la force. L’être humain a tenté de donner conscience, langage, créativité à travers de telles orientations.

Une exigence qui touche peu à peu toute la planète

Comment cette action, appuyée sur l’ONU, a-t-elle pu s’étendre à partir d’une cinquantaine de pays à presque toute la planète? Le principe des droits humains est actuellement assez bien accepté, mais la mise en pratique avance très lentement. La reconnaissance d’un droit entraine automatiquement un devoir, celui de le respecter. Or une habitude se répand, celle de voir les violations des droits humains par un État contre des citoyens ou des groupes de citoyens. Dans la vie courante, l’être humain se trouve souvent confronté à un autre être humain ou à un groupe autant qu’a son État. Dans un cas comme dans l’autre les moyens d’intervention sont limités et souvent peu adaptés. Une intervention militaire aboutit souvent à punir des personnes qui ne sont pas responsables du délit. Et rien ne permet à la communauté internationale d’intervenir contre une transaction économique gravement nuisible à un des partis.
Quant à l’Organisation des Nations Unies, elle constitue un lieu de rencontre pour presque tous les peuples du monde. Il faut absolument la protéger, mais elle est victime d’une énorme difficulté à évoluer. La répartition du pouvoir entre les différents organes semble totalement déconnectée de l’évolution du monde.

Un patron encombrant, abusif et peu représentatif : le Conseil de Sécurité

Nous savons que l’ONU est composée de l’Assemblée générale, du Conseil économique et social, de la Cour internationale de Justice et autres institutions. Mais aussi et surtout du Conseil de Sécurité. Ce dernier n’est-il pas le « vrai patron » ? Disposant finalement des pleins pouvoirs ? Et par qui est-il constitué de façon permanente si ce n’est par les USA, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine. Deux États européens, leur allié étatsunien, la Russie à cheval sur l’Europe et l’Asie, et le seul État chinois représentant le reste du monde. Tous les cinq étant, en même temps, les plus grands producteurs, fournisseurs et détenteurs d’armes dans le monde. C’est tout de même une situation paradoxale et même scandaleuse. Toute tentative dès lors de l’ONU en faveur de la paix (et ces initiatives existent, on ne peut que s’en réjouir) devient suspecte et entachée de partialité ou à tout le moins d’inefficacité. D ‘où le peu de poids que représentent les déclarations répétées – et souvent à bon escient – d’Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, face aux graves événements que nous vivons jour après jour.
Ajoutons que certains pays semblent vouloir avancer sans les autres et choisissent évidemment ceux qui peuvent payer. La Banque Mondiale, le FMI, l’OMC favorisent souvent les inégalités dans le monde, et depuis quelques années on parle très discrètement du G20, sans bien préciser sa fonction. Le choix du groupe s’est fait d’après la puissance économique. La carte géographique inquiète : les pays où la guerre ravage tout depuis longtemps et ceux que la famine épuise n’ont strictement rien à dire. Quant à notre « petite Belgique », nous avons déjà suffisamment parlé d’elle et de son rôle ambigu (une fois de plus Agir pour la Paix nous en parle ci-dessous, faits à l’appui).

Entrons donc dans la nouvelle année, en sachant qu’il y a encore beaucoup à faire !

Donc pas seulement à penser et à dire, mais aussi À FAIRE ! D’où l’intérêt des informations que nous transmet l’association Agir pour la Paix dans son dernier bulletin que vous découvrirez en cliquant ici.
Soyons également attentifs à l’initiative prise par la Coluxam à l’occasion de la Journée des Migrants de ce vendredi 18 décembre : https://www.facebook.com/Coluxam/

Pierre Debbaut,
membre du bureau de la Colupa

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