Plusieurs écoles vont participer à la journée mondiale des Tambours pour la Paix
« Longtemps on a battu tambour pour envoyer les hommes à la guerre. Aujourd’hui les enfants d’Europe appellent les enfants du monde à battre tambour pour conduire le monde vers la Paix. »
C’est par cette déclaration que notre compatriote Arthur Haulot, grand résistant de la guerre 40-45, lançait en 1976 sa « Journée mondiale des Tambours pour la Paix« , célébrée durant de nombreuses années tous les 21 mars dans près d’une centaine de pays. Mais curieusement un peu oubliée ces derniers temps, au moment où nous en aurions le plus besoin !
La Coalition luxembourgeois pour la Paix a donc décidé de relancer cette campagne. Non sans difficultés… tant on observe de doutes, de résignation, d’aveux d’impuissance de la part de nombreux concitoyens qui se sentent complètement dépassés par les événements et ne croient plus beaucoup en nos vertus démocratiques !
En tout cas, une douzaine d’écoles ont dit « oui » dans trois pôles géographiques de notre province, Vielsalm / Paliseul, Fays-les-Veneurs, Bertrix / Chiny, Florenville, Herbeumont, en développant depuis janvier des projets pédagogiques orientés vers la thématique de la paix. Campagne qui culminera par la manifestation publique du mardi 21 mars. Les lieux et programmes définitifs seront signalés à travers les médias… merci d’y être attentifs!
Tout le monde est le bienvenu… Si vous nous signalez votre intérêt, nous vous enverrons plus de précisions dans les jours qui viennent.
Ceci dit, ne serait-ce pas un peu dommage, pour nous adultes, de nous limiter à applaudir un geste symbolique ? Puisque, en ce début de printemps, des enfants nous réveillent de notre torpeur hivernale de citoyens parfois un peu trop résignés, assumons aussi nos responsabilités d’adultes responsables, selon nos capacités et notre niveau de pouvoir !
Petit rappel historique
Il y a cent ans nous étions en pleine guerre mondiale. La « Première » dit-on souvent. C’est oublier que quatre siècles plus tôt l’Europe s’était lancée à la conquête du monde à travers l’invasion coloniale et qu’elle avait réussi à s’approprier, y compris au terme de plusieurs génocides, des continents entiers comme l’Australie et l’Amérique (du nord au sud), peuplées aujourd’hui majoritairement de descendants de colons européens.
Plus près de nous, en 1916, en pleine guerre 14-18, Britanniques et Français signaient des accords par lesquels ils se partageaient le Proche-Orient riche en ressources pétrolières en y créant des États-nations favorables à leurs intérêts, sans aucune consultation des populations concernées. Provoquant ainsi des conflits interminables, relayés dès la fin du XXe siècle par les interventions militaires des U.S.A. Une situation chaotique et explosive qui allait susciter l’émergence des divers courants djihadistes dans la région.
Aujourd’hui quand les multinationales du lobby pétrolier, de l’extraction minière ou de l’agrobusiness en viennent à susciter des conflits armés, des populations entières se retrouvent sur les routes de l’exil. Le triste cortège des migrants n’est pas près de finir ! Pendant ce temps les pays industrialisés, dont nous sommes, continuent de tirer profit de ces ressources naturelles par une guerre économique implacable.
Une récente étude d’Oxfam nous révèle que « La différence entre les riches et les pauvres n’a jamais été aussi grande. 8 milliardaires possèdent aujourd’hui autant que 3,6 milliards de personnes ». (Magazine Oxfam-Solidarité – mars 2017). Et pardessus le marché, c’est le cas de le dire, nous guerroyons loin de nos frontières pour combattre la barbarie alors qu’elle n’est que la réponse au « terrorisme des puissants » (Noam Chomsky).
En cette année 2017, on relève 15.000 armes nucléaires réparties entre 9 États ainsi que sur les bases de l’OTAN (dont celle de Kleine-Brogel en Belgique). Le président des U.S.A. veut augmenter de 54 milliards de dollars le budget de la Défense. Steve Bannon, son conseiller, affirme qu’une troisième guerre mondiale est inévitable et qu’ « il en sortira une Amérique victorieuse et purifiée ».
Même si tout cela est très préoccupant, allons-nous nous laisser intimider ? L’exercice de la citoyenneté se limite-t-il à glisser de temps en temps un bout de papier dans les urnes ? Nos préoccupations quotidiennes, si légitimes soient-elles, doivent-elles masquer les événements de demain, prévisibles… et donc corrigibles tant qu’il en est temps ?