Archives par mot-clé : Guerre

« La quarantaine » et autres soucis…

« LA QUARANTAINE »

Ce n’est pas l’âge moyen des membres du bureau de la Colupa. Loin s’en faut, la « Paix » n’étant pas apparemment un sujet très sexy. Mais notre coalition, heureusement, regroupe une vingtaine d’associations fortes de leur expérience mais aussi de leur jeunesse et de leur vitalité, dont les noms sont chaque fois rappelés au bas de nos messages périodiques. Ce sont elles qui comptent avant tout, engagées chacune dans un ou plusieurs des secteurs du combat citoyen. Qu’il s’agisse des inégalités sociales, de l’injustice fiscale, des désordres climatiques, des aberrations de l’agrobusiness, des relations Nord-Sud, de l’accueil des réfugiés… Autant de matières et de manières de contribuer à PLUS DE PAIX chez nous et dans le monde. Ce qui n’empêche évidemment pas qu’une coalition comme la nôtre mette l’accent sur les guerres « proprement dites » (curieuse expression!), souvent oubliées ou minimisées : la guerre « tout court », mais aussi la guerre économique qui – si on veut  bien y réfléchir – est à la source de la plupart des situations rappelées ci-dessus. Et notre « petit pays » y contribue largement à la fois par notre commerce des armes, nos engagements militaires et notre politique économique.

« NOUS SOMMES EN GUERRE »

Si on parle beaucoup de pandémie, de quarantaine, de confinement, on entend aussi, et de plus en plus souvent, l’expression « nous sommes en guerre » face au vilain virus, notamment dans la bouche des chefs d’État qui usent et abusent de cette analogie avec la guerre et l’union sacrée qui va de soi. Rappelons que les vraies guerrres déclenchées par des hommes contre d’autres hommes ont fait et font toujours bien plus de victimes. Et que les pandémies, si elles ont souvent un lien étroit avec ces guerres, c’est parce qu’elles font partie, elles aussi, des dégâts collatéraux. On se plaît, p.ex., à répéter que la « grippe espagnole a fait plus de victimes que la guerre 14-18 », alors qu’elle apparue en pleine guerre, en 1916 – et pas en Espagne -,  se propageant peu à peu à la faveur des déplacements des troupes et des populations. La plupart des pandémies sont liées d’une manière ou d’une autre aux guerres, aux invasions, aux migrations forcées. Un exemple historique de grande ampleur, qu’on évoque pourtant rarement : la conquête rapide de l’Amérique et le génocide de nombreux peuples amérindiens ne s’expliquent pas seulement par la supériorité des armes mais bien davantage par la propagation rapide de la variole, de la tuberculose et autre microbes ou virus importés –  et parfois de manière consciente et volontaire – par des conquérants immunisés chez des populations qui ne l’étaient pas. Ce n’est pas une fake news de plus. Tous les historiens vous le confirmeront.

« IL Y AURA UN AVANT ET UN APRÈS »

Autre expression toute faite répétée soir et matin. Mais oui, de toute évidence! Une simple question de chronologie… Donc libre à chacun d’interpréter cette sentence, cette incantation répétée à longueur de journée par des gouvernants, des experts et autres sommités. Jongleurs de mots qui, au final, ne les engagent à rien. Mais à quoi bon, nous aussi, nous lancer dans la mêlée des discussions et des polémiques? N’importe quel citoyen doué d’un minimum de bon sens sait où trouver des informations sérieuses pour fonder son jugement. Le problème c’est que rien ne les aide en ce moment à exercer pleinement cet esprit critique. Au contraire : « Il faut faire en sorte que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. On diffusera massivement par la télévision des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera toujours les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher les esprits de penser de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. »  De qui est cette citation et de quand date-t-elle ?… De Aldous Huxley en 1932 dans le Meilleur des mondes.

« IL FAUT SORTIR AU PLUS VITE DU CONFINEMENT POUR SAUVER L’ÉCONOMIE »

Depuis quelques jours, une autre petite musique se fait entendre : il faut cesser de toute urgence le confinement pour des raisons économiques. Dans Les Échos, l’éditorialiste Éric Le Boucher le dit clairement : il faut sortir la France du confinement. L’idée est simple et s’appuie sur un des instruments préférés des économistes, le tableau coût-bénéfice.

« D’un côté, les morts du coronavirus, de l’autre les coûts économiques de perte de PIB et de la crise qui suivra, qui induiront aussi des morts. Ce rapport serait favorable à la reprise de l’activité économique. On pourrait donc revenir à la fameuse stratégie de «l’immunité de groupe» et tolérer les morts du coronavirus pour ne pas avoir à en déplorer davantage pour cause de désastre économique.

« La démarche est remarquable par ce qu’elle dit de ce qu’est l’économie capitaliste. Elle s’appuie sur un des éléments les plus puissants de ce système, mais aussi, lorsqu’il est mis à nu, un des plus fragiles : l’abstraction. Car dans cette macabre comptabilité, deux réalités distinctes sont mises à égalité. D’un côté celle d’un phénomène qui s’impose à l’homme, un virus contre lequel nous n’avons pas d’armes, du moins pour l’heureet qui tue directement des hommes et des femmes. Et de l’autre, une création de l’humanité,  l’économie de la marchandise, qui imposerait sa loi à sa créatrice au point de lui enlever également des vies. »

Voir l’intégratité  de l’article sur le site de Mediapart: https://bit.ly/34x7TUl

 Et pour terminer malgré tout par un certain sourire, jetons un petit coup d’œil sur le billet d’humeur publié en p. 2 de L’Avenir de ce mardi 14 avril qui n’est pas sans rapport avec notre sujet.

 

La guerre, toujours la guerre !

Yémen : combien de morts avant que la Belgique ne cesse ses livraisons d’armes ?

Des militants de la CNAPD. (Coordination nationale d’Actions pour la Paix et la Démocratie) ont manifesté ce lundi à Namur et à SeraingÀ proximité de l’Élisette, ils ont interpellé le gouvernement de la Région Wallonne (propriétaire à 100 % – rappelons-le – de la FN de Herstal) qui, depuis des années, octroie des licences de ventes d’armes vers l’Arabie saoudite. Un pays engagé depuis 2014 dans une guerre sans quartier chez son petit voisin, le Yémen. Causant à ce jour plus de 60.000 morts, principalement dans la population civile, faisant de ce pays le théâtre de « la pire crise humanitaire au monde », selon le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Stephen O’Brien. Cette estimation du nombre des morts ne comprend que les décès directement causés par la violence guerrière. La CNAPD ajoute que « quelque 85.000 enfants ont aussi perdu la vie en raison des conséquences de cette guerre : la faim et le choléra ».

Le florissant commerce des armes ainsi que de multiples alliances et coalitions nébuleuses nous impliquent en ce moment, citoyens belges, dans des guerres affectant une dizaine de pays, notamment au Moyen-Orient et dans la bande sahélo-saharienne. Sous prétexte de « guerres justes », comme elles le sont toutes aux yeux de ceux qui la font ! Inutile de chercher plus loin. Le « dessous des cartes » c’est, paraît-il, une affaire de spécialistes. Dès lors nous vivons en paix, c’est l’essentiel. Rien n’est capable de rompre le confortable et assourdissant silence dans lequel s’enferment nos élites, qu’elles appartiennent à la sphère politique, économique, médiatique, scientifique, philosophique ou religieuse. À quelques heureuses exceptions près. Notamment dans le monde culturel, objet aujourd’hui de contrôles et de restrictions de plus en plus sévères de la part de nos dirigeants.

Un tel silence, forcément, détermine aussi le manque de réactions des « simples citoyens » mal informés, dispersés aujourd’hui dans de nombreuses et légitimes manifestations, mais sourds et aveugles à nos crimes de guerre. Le mot n’est pas trop fort. Répéterons-nous plus tard, une fois de plus, le fameux « nous ne savions pas » ? Avec la circonstance aggravante qu’aujourd’hui ce ne sont pas les moyens de communication qui nous manquent. Ce message en témoigne… mais évidemment – revers de la médaille – il sera sans doute noyé dans le flot des infos, y compris les plus futiles et les plus toxiques, que favorise précisément la multiplicité de ces moyens. Paradoxe du progrès et de ses merveilles !

Merci, en tout cas, à la CNAPD, à l’association Agir pour la Paix et à quelques autres lanceurs d’alerte qui s’obstinent, envers et contre tout, à témoigner. Dans l’espoir jamais perdu d’une réaction citoyenne qui soit enfin à la hauteur des événements.

Un 11 novembre comme les autres ?

L’ÉDITO  (*)

11 novembre : clairons, tambours et discours…

«Afin que personne n’oublie !». Ces jours-ci, comme chaque année, voilà une petite phrase que nous allons entendre et réentendre dans les discours de circonstance, reprise ensuite à travers le prodigieux réseau des médias dont nous bénéficions.

« Prodigieux » par l’étendue de son public et la puissance de ses moyens. Mais aussi débile et inopérant que les rituels, tambours et discours qui nous rappelleront qu’il y a 102 ans débutait la première guerre mondiale, sans vraiment tenter d’expliquer pourquoi cette longue suite de guerres et de conflits mondiaux n’a cessé de défiler sous les yeux de quatre générations successives jusques et y compris ce 11 novembre 2016.

Nous sommes donc toujours en guerre, bombardant à qui mieux mieux, avec partout et toujours le même noble dessein de défendre la veuve et l’orphelin. Fiers de ces progrès stupéfiants qui permettent aujourd’hui de massacrer… de plus en plus de victimes civiles, et de toujours mieux protéger les belligérants. Hommage soit donc rendu à ces chevaliers du ciel, à ces nouveaux héros de la guerre juste qui, combattant à plus de six mille mètres, d’altitude, n’ont plus la moindre goutte de sang sur les mains.

Ne voilà-t-il pas un nouveau thème bien d’actualité pour renouveler les discours convenus du 11 novembre ?

«Not in my name !»

Après tout, la guerre, c’est leur métier aux états-majors, aux militaires et aux industriels de l’armement (y compris à la FN Herstal, ce fleuron de notre industrie wallonne). Mais que dire des « responsables » de notre destin qui, le 11 novembre, et chaque jour de l’année, donnent le triste spectacle de leur irresponsabilité ? Prétendant défendre leurs compatriotes en continuant de confier à la violence le soin de nous procurer la paix et la sécurité au mépris des leçons de l’Histoire. Et singulièrement de cette première guerre mondiale dont le rappel est encore et toujours confié aux clairons, tambours et vains discours…

Mais le « not in my name », n’est-ce pas aussi à chacun de nous, citoyens, de le faire entendre ? Que des enfants défilent dans la rue « battant tambour pour la paix », fort bien ! Le symbole est joli. Et après ?… Où sont les adultes ?  Les détenteurs de l’autorité à tous les niveaux de responsabilité ? Les institutions éducatives et humanistes de tous bords ? Les mouvements citoyens en quête d’alternatives pour un monde meilleur ?… Si peu de réactions, si peu d’allusions aux guerres que nous menons, l’attention n’étant portée que sur leurs conséquences : attentats, insécurité, migrants, nouveaux bombardiers, nouvelles restrictions sociales, etc.  Comment comprendre cette résignation, cet aveu silencieux d’impuissance face à l’interminable calvaire que l’humanité s’inflige à elle-même depuis des siècles, comme si la guerre était à jamais une fatalité, la violence une nécessité et la volonté des citoyens pure chimère ?

« Qui veut peut…».

La guerre économique, qui n’est jamais qu’une variante plus sophistiquée de la guerre tout court, avec les mêmes objectifs de conquête et de domination, suscite elle aussi souvent le même sentiment de résignation. Pourtant la récente victoire des opposants au CETA (sans nous attarder sur l’ampleur exacte du succès) prouve que lorsque des mouvements citoyens se mobilisent vraiment les premiers résultats ne se font pas attendre. Car c’est d’abord leur détermination qu’il faut saluer – cela n’a pas été assez dit –, sans laquelle aucune mobilisation politique n’aurait été envisageable. Provoquant du même coup la stupeur dans les rangs d’un certain nombre d’eurocrates ligués au grand business international, tellement habitués à la docilité de leurs sujets !

Alors, ce 11 novembre 2016 sera-t-il, une fois de plus, le rappel d’une soi-disant victoire de la Paix quand elle ne fut qu’une victoire de la Violence? Engendrant d’autres violences, d’autres guerres à n’en plus finir. Un frémissant et horrifique souvenir des atrocités commises par l’Ennemi ? Un émouvant hommage rendu aux malheureuses victimes ?… Rien de plus ?… Ah ! si,  bien sûr : quelques vœux pieux pour « la paix dans le monde ». Ou, selon le cas, un regain de ferveur patriotique face au nouvel Ennemi.

Chère Anne Morelli, ne vois-tu rien venir ?… Toi qui nous parlais si bien, il n’y a pas si longtemps, des « Dix commandements de la propagande de guerre ». Largement diffusés dans notre pays et ailleurs, et soudain oubliés semble-t-il. Black-out, autocensure, union sacrée face à l’Ennemi ?  « Comme en 14… ».

C’est bien parti, une fois de plus.

Depuis cent ans (et bien avant), même résignation, assortie de ce facile aveu d’impuissance : « Ces décisions nous dépassent ! ».

Non la guerre n’est pas une fatalité. Ce sont les hommes qui la font. Qui, sinon eux (sinon nous), pourront la défaire et nous en libérer ?… Si nous nous en donnons les moyens.

D’accord ? Pas d’accord ?…

Yvon Sondag


(*) Suite à la question d’un lecteur désireux de savoir si nos messages périodiques reflétaient « la position officielle de la Colupa », les membres du bureau réunis à Arlon le 5 octobre ont décidé que ces messages prendront désormais la forme d’un ÉDITO signé, à tour de rôle, par l’un de nos membres désireux d’exprimer son point de vue sur l’actualité, en lien avec notre positionnement déjà affirmé sur la guerre et réactualisé dans notre déclaration commune ci-jointe, « Que faire face à la barbarie ? » publiée à la suite des attentats de Paris et de Bruxelles.   

Nous bombarderons la Syrie pendant nos prochaines vacances.

C’est décidé :

Nous bombarderons la Syrie à partir du 1er juillet.

Notre premier ministre vient de l’annoncer officiellement. C’était prévisible. Le peu de mobilisation qu’a suscité la manifestation nationale du 24 avril, tout comme les pétitions, conférences et autres initiatives opposées à nos postures guerrières, ont forcément conforté le gouvernement dans le plan qu’il s’était déjà tracé.

Après l’Afghanistan la Libye, l’Irak – pour citer quelques unes de nos cibles les plus récentes –, c’est bien parti pour  la guerre sainte, de tous les côtés !

Oui, nous employons des mots qui vont choquer. La cible, ce n’est pas la Syrie, c’est Daech. La guerre sainte, ce n’est pas la nôtre, c’est la leur. Les mots, ah ! les mots, ces maquillages de l’obscène réalité bien plus efficaces que les camouflages de nos forces armées ! Lesquelles, après tout, ne font qu’obéir aux ordres. Aux ordres de qui ?… Des Etats-Unis ? De l’Otan ? De l’Europe ? De notre gouvernement ? De tous ces pouvoirs réunis ?…

Sommes-nous sûrs de n’avoir oublié personne ?…

On aurait pu nous citer en premier lieu, vous et nous qui avons la chance de vivre en démocratie où le pouvoir appartient au peuple.

Mais où était le peuple en 14-18 ? En 40-45 ? En train de subir les pires outrages de la guerre sans l’avoir voulue. Et depuis lors jusqu’à nos jours, quand encadrés et relayés par nos puissants alliés d’Outre-Atlantique, nous n’avons cessé de guerroyer sur d’autres continents pour poursuivre le rêve impérial d’une hégémonie occidentale, qu’avons-nous fait, peuples d’Europe, sinon condamner d’autres peuples aux pires exactions sans les avoir voulues ? Avoir déclenché deux guerres mondiales, ce n’était donc pas suffisant ?

Une constante, dans tout cela : qu’il est profond, partout, le fossé qui sépare les puissants des peuples qu’ils sont censés diriger ! Ignorance, désinformation, propagande ?… Sans doute, mais n’avons-nous tout de même pas quelque responsabilité dans ce consentement facile ? Peut-être celui de la passivité qu’un syndicaliste dénonçait lors d’une récente Nuit debout à Namur: « Est-ce qu’on ne devrait pas aussi faire le procès des citoyens ? ».

On aurait pu penser qu’au vu de toutes les erreurs et tromperies du passé, nous allions enfin nous ressaisir. Et bannir une fois pour toutes le recours à la violence déchaînée. Oh ! pas la petite criminalité quotidienne, non la violence institutionnalisée, magnifiée, sacralisée, nourrie des plus hauts idéaux, et aussi du meilleur de la science et des technologies d’avant-garde, allant de pair avec la bonne vieille conscience d’appartenir, encore et toujours, aux nations les plus civilisées, détentrices et missionnaires du Progrès.

N’est-ce pas toute la différence, finalement, entre les bombes d’ici et les bombes de là-bas ? La plupart des morts sont, toujours et partout, d’innocentes victimes mais, avouons-le, un F-16 supersonique a tout de même plus d’allure qu’une kalachnikov ou qu’un vulgaire paquet d’explosifs. Sans parler du nombre des victimes.

Nous parlions de démocratie et de progrès. Est-ce la simple passivité du citoyen qui explique cette indifférence à « des événements qui nous dépassent » selon l’expression consacrée ? Ou peut-être l’absolue priorité de ses préoccupations, de son angoisse quotidienne : celle de survivre dans nos eldorados.

Après l’Afghanistan, la Libye, l’Irak, nous allons bombarder la Syrie !

Invitations

  • VENDREDI 18 MARS 9 h ARLON : PROGRAMMATION PROCHAINES ACTIVITÉS (locaux du MOC, rue des Déportés 39).
  • LUNDI 21 MARS 20 h VIELSALM : CONFÉRENCE-DÉBAT AVEC CHRISTOPHE WASINSKI. « Plus de bombes… pour plus de paix» (Bibliothèque publique, 9 rue de l’Hôtel de Ville).
  • DIMANCHE 24 AVRIL : MANIFESTATION NATIONALE CONTRE L’ACHAT DE NOUVEAUX AVIONS DE CHASSE.
  • avions

Après l’Afghanistan, la Libye et l’Irak :prochains bombardements de nos F-16 en Syrie.

Une fois de plus,  la Belgique démocratique s’apprête à suivre les injonctions des États-Unis plutôt que la volonté de sa population.  Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a déjà déclaré qu’il convenait d’accéder à la demande de nos alliés étasuniens d’étendre notre intervention militaire à la Syrie lorsque nos avions de combat F-16 reprendront début juillet leurs missions de  bombardements menées jusqu’ici en Irak (après l’Afghanistan et la Libye).

Or plusieurs enquêtes révèlent que la grande majorité de nos concitoyens n’approuve pas la politique des va-t-en-guerre qui nous gouvernent. Ce genre d’enquêtes ne pèse pas lourd, il est vrai. Rien à voir avec les 300.000 manifestants défilant dans les rues de Bruxelles dans les années 1980 pour s’opposer à l’installation des missiles nucléaires et éviter une troisième guerre mondiale.

Les choses ont bien changé depuis. L’ultralibéralisme triomphant a utilisé les armes plus insidieuses de la guerre économique pour s’imposer peu à peu à toute la planète. Sans renoncer, pour autant, aux armes tout court, bien au contraire : plus nombreuses, plus sophistiquées que jamais…

La paix trompeuse dont nous avons bénéficié en Europe (aux dépens d’autres continents où nous n’avons cessé d’intervenir militairement), conjuguée aux restrictions imposées par la mondialisation de l’économie, aggravée par l’exploitation de la terreur des répliques djihadistes, semble aujourd’hui avoir anesthésié toute capacité de réagir chez un certain nombre de nos concitoyens et de nos institutions. Que les étatsmajors et les ministres de la guerre décident, c’est leur boulot !

Christophe Wasinski, maître de conférence à l’ULB, spécialiste de la sécurité internationale, nous a apporté de nouvelles informations lundi dernier à Libramont sur les tractations en cours pour le remplacement de nos F-16 par de nouveaux bombardiers plus performants, tels que les F-35 capables de transporter des missiles nucléaires (sans doute ceux qui, échappant à tout contrôle de nos mandataires politiques, sont toujours entreposés dans les silos de Kleine-Brogel).

Vu la situation préoccupante que nous traversons, une seconde rencontre avec Christophe Wasinski aura lieu le lundi 21 mars à 20 h à la Bibliothèque publique de Vielsalm,  9 rue de l’Hôtel de Ville (entrée libre).

Face à la propagande guerrière, relayée si complaisamment par les médias, tout espace de débats et d’information critique nous est plus nécessaire que jamais !

Coalition Luxembourgeoise pour la Paix

F-35 – Invitation à suivre une conférence-débat

« En matière de Défense, (…) j’estime que l’actuel processus démocratique de décision et d’information est nettement suffisant »

Charles Michel en octobre dernier, en réponse à une interpellation de la Colupa (Coalition luxembourgeoise pour la Paix).

Or, d’après une enquête universitaire, seulement 25% des Belges sont favorables à l’achat d’avions bombardiers. Malgré ce signal démocratique, le gouvernement fédéral aurait décidé de commander 34 avions F-35. Cela représente au bas mot une dépense de 4 milliards, rien que pour l’achat d’appareils décriés par les spécialistes (« Le nouvel avion de combat F-35 enverra les pilotes à la mort », titrait Le Vif le 1er juillet 2015) !  Ces avions n’ont pour seul «mérite» que de pouvoir transporter les bombes nucléaires américaines stockées à Kleine-Brogel.

Saviez-vous que ? F-35

Outre l’aspect guerrier – et donc meurtrier – de cet achat, on peut se poser des questions sur sa pertinence économique à un moment où l’on coupe dans toute une série de budgets et de subsides : services publics, assurance-chômage, santé, enseignement, culture,… L’austérité serait-elle à géométrie variable ? Notre gouvernement aurait-il le droit de dégager des budgets pour des dépenses faramineuses qui ne bénéficieront pas à la population mais qui, au contraire, ne feront qu’alimenter la spirale infernale de la violence ? Car on le constate depuis des années en Libye, en Irak et en Afghanistan : les bombardements ne résolvent rien… Au contraire, ils provoquent la mort de nombreux civils et l’exode de centaines de milliers d’autres qui deviennent des réfugiés.

Une coalition de mouvements vous invite à manifester le dimanche 24 avril à 14h à Bruxelles pour dire à M. Michel que vos impôts doivent servir pour le bien-être des gens et l’avenir de vos enfants, et non pour faire plaisir aux USA et à leur puissante industrie d’armement. Si vous souhaitez participer à la manifestation, vous pouvez contacter la Colupa qui organisera sans doute un départ de la province de Luxembourg (infos : www.pasdavionsdechasse.be).

Comme la Colupa estime, contrairement au Premier Ministre, qu’il y a un déficit d’information de la population sur le sujet, elle vous invite à une conférence le 29 février à 20h dans les locaux de la Mutualité chrétienne de Libramont (rue des Alliés, 2). Christophe Wasinski, Maître de conférences à l’ULB, spécialiste des questions de sécurité internationale, viendra nous parler des enjeux actuels en matière de Défense, et en particulier de l’achat des F-35. Vous pourrez ainsi vous faire une opinion sur la pertinence ou non d’acheter 34 avions de chasse.

Entrée gratuite. Infos : colupa@gmail.com ou 061/31.25.70. (H. Florent).

Journée provinciale de la COLUPA

JOURNÉE D’INFORMATION ET DE CONCERTATION

En partenariat avec la Province de Luxembourg et le Centre culturel de Bertrix

A la veille du Sommet de Paris sur le climat, les armes poursuivent leur œuvre de destruction de la planète et des peuples. Le pire est sans doute encore à venir si nous ne réagissons pas à temps.

affiche JP15


La Belgique dans l’OTAN :

agent de paix ou va-t-en guerre?

SAMEDI 28 NOVEMBRE 2015. CENTRE CULTUREL DE BERTRIX

9h15 Accueil café-croissants. Inscriptions et remise des dossiers aux participants.
10h00 Quel rôle joue notre pays dans les guerres d’aujourd’hui ? Simon Desplanque, doctorant UCL, chercheur CECRI (Centre d’études des crises et des conflits internationaux).
10h40 Faut-il acheter les nouveaux bombardiers F35 à portée nucléaire ? Samuel Legros, chargé de recherche et de plaidoyer politique au sein de la CNAPD (Coordination nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie).
11h00 « Oui, nous sommes en guerre ! » : lettre ouverte de la Colupa (La Libre 18 mars)
adressée au Gouvernement belge. Réponse du Premier ministre (7 octobre). Mandataires élus de notre province invités à s’exprimer : Benoît Piedbœuf (MR) cosignataire de la lettre ouverte, Cécile Thibaut (Ecolo), Sébastien Pirlot (PS), Claude Rolin (CDH).
12h00 Débats avec les représentants d’institutions, de partis, d’associations et… chacun de nous. Modérateur : Jean-François Rasschaert.
13h00 Lunch (réservation requise : voir ci-dessous).
13h45 Table ronde : Quels liens entre les guerres actuelles et :-       la tragédie des réfugiés
–       les traités de libre échange (TTIP et autres)
–       le climat et le Sommet de Paris qui s’ouvre le 30 novembre.Modérateur : Bruno Bodeux.
15h00 Conclusions : actions proposées.
16h00 Clôture

Entrée libre. Centre culturel Bertrix, Place des 3 Fers n° 9
Infos et réservation : colupa@gmail.com tél. 061 312570
Lunch : 5 € (boissons comprises). Réservation requise.