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Pas de confinement pour le commerce des armes ni la guerre.

À l’ombre du coronavirus

Commerce des armes et justes guerres continuent à prospérer

Ce mercredi 3 juin, à l’occasion du sixième anniversaire de la ratification du Traité sur le commerce des armes (TCA) par la Belgique, Amnesty International a rendu publique la nouvelle édition de l’Observatoire des armes wallonnes. Vous l’aurez d’ailleurs appris récemment par vos journaux et autres médias. L’ONG pointe du doigt « la Région wallonne qui continue à exporter des armes vers les Émirats arabes unis, malgré les dénégations du ministre-président Elio Di Rupo  alors que cet État détourne des armes au profit de milices au Yémen et qu’il est membre de la coalition menée par l’Arabie saoudite, soupçonnée de commettre des crimes de guerre dans ce même pays ». Amnesty International rappelle également que, entre 2006 et 2018, ce sont près de 2,7 milliards d’euros d’exportations directes qui ont été autorisées à destination de l’Arabie saoudite. L’organisation retient enfin que l’Égypte, membre de la coalition menée par l’Arabie saoudite active dans le conflit armé en cours au Yémen, a bénéficié en 2017 et en 2018 de licences d’exportation d’armes octroyées par la Région wallonne pour une valeur totale de 9 572 923€. Au démenti publié hier par le ministre-président wallon, le directeur de la section belge francophone d’Amnesty International, Philippe Hermans, répond en se référant au rapport de la Banque Nationale de Belgique peu suspecte d’a priori pacifistes.

Ce n’est pas tout. Notre armée, dans le cadre de l’OTAN et d’autres alliances militaires conclues avec des pays européens (notamment la France), continue d’apporter son soutien à des actions guerrières camouflées en interventions humanitaires, notamment dans plusieurs pays d’Afrique occidentale. Nous en avons déjà parlé. Constatons simplement que la terreur engendrée par la pandémie actuelle n’empêche pas que d’autres fléaux cycliques, ceux de la guerre et de ses séquelles, totalisent un nombre bien plus considérable de victimes. C’est également Amnesty International qui dénonçait récemment que « les guerres oubliées continuent de tuer des civils partout dans le monde » (https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-paroles-chercheurs-defenseurs-victimes/article/alors-pandemie-covid-rage-guerres-oubliees-continuent-tuer). Tandis qu’au Mali et autres pays voisins des patriotes demandent le départ des forces françaises, opposées aux décisions de leurs dirigeants qui profitent des largesses de ces manœuvres néo-colonialistes (https://www.ouest-france.fr/monde/mali/au-mali-des-patriotes-demandent-le-depart-des-forces-francaises-6733647).

Nous savons qu’il n’y a pas un camp des bons et un camp des méchants. Tous ceux qui usent de la « solution » guerrière sont condamnables puisqu’ils ne font qu’aggraver la spirale de la violence tout assurant le succès de la plus grosse multinationale de la planète : le trust militaro-industriel.

Pour suivre, nous donnons volontiers la parole à Pierre Debbaut, l’un des pionniers  de notre Coalition pour la paix, premier officier de réserve à se déclarer objecteur de conscience, ce qui lui valut une peine de prison mais eut aussi pour conséquence d’élargir le droit à l’objection de conscience. Dans un document au titre particulièrement sobre, il nous énumère les priorités auxquelles nous devrions faire face « sans perdre une minute de plus ».

URGENCES

  1. L’épidémie de coronavirus a déclenché dans le monde une réaction d’urgence dont il faut espérer qu’elle sera efficace. L’écoute des bulletins d’information peut faire craindre que la panique provoquée ait détourné notre attention d’autres problèmes. Il me semble aussi très important, pendant la période du déconfinement deprotéger tous les acquis sociaux. Il faut absolument éviter que le retour à une vie « normale » coûte aux moins favorisés.
  1. Je pense à l’écologie, objet de tant de conférences, de mises en garde et de promesses si difficiles à tenir. Les menaces, moins mises en évidence que celles des virus, n’éveillent guère de décisions politiques concrètes. Les préparatifs des conférences internationales suscitent des espoirs, mais les déclarations finales restent souvent vagues.
  1. Je pense à la faim, plus discrète que les épidémies, mais dont les effets au cours des années enfoncent une grande partie de l’Afrique dans le désespoir. Que pouvons-nous contre une organisation injuste de l’économie?
  1. Je pense à l’élimination des armes nucléaires.Les conséquences effrayantes de la course aux armements du siècle passé nous laissent devant un tas incroyable de matières dangereuses qu’il faut surveiller et éliminer. J.M Muller a certainement raison d’affirmer que la réduction de l’armement nucléaire n’est pas son élimination et que celle-ci doit être notre but. Il ne faut cependant pas oublier le coût des opérations de désarmement et les exigences de sécurité au cours de leur réalisation. D’innombrables personnes croient encore que leur sécurité se trouve protégée par ces armes inhumaines. La présentation d’une argumentation rigoureuse de la nuisance de ces engins doit nous préoccuper.
  2. Combien d’entre nous ne se sentent-ils pas en paix, alors que nos usines fournissent des armes aux combattants et que nos avions participent à la destruction du Moyen-Orient et de bien d’autres régions? Notre participation à l’OTAN nous place dans une situation inacceptable. La présence dans notre pays d’armes étasuniennes nucléaires est en contradiction avec le traité de non prolifération. Que dire de notre passivité face aux déclarations de Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN ?: « L’OTAN ne renoncera pas à l’armement nucléaire avant que ses adversaires potentiels n’aient détruit les leurs ; elle ne peut affirmer qu’elle n’utilisera pas d’armes nucléaires contre un pays qui en est dépourvu ; elle ne rejette pas l’éventualité d’être la première à utiliser ces armes ».
  3. Je pense aux choses merveilleuses que nous avons organisées et que nous laissons vieillir sans les adapter au monde actuel.Le premier exemple qui me vient à l’esprit est l’ONU. Il est évident que le monde a beaucoup changé depuis la création de cette organisation qui devrait offrir une table de rencontre à toutes les nations. Cette possibilité ne peut disparaître, mais l’organisation a été établie par une petite cinquantaine de nations. Elle en compte aujourd’hui quatre fois plus, la place faite aux anciennes colonies, aux pays dont l’économie boite, à ceux qui ne pensent pas comme les « maîtres du monde » est bien réduite. La déclaration des droits humains qui lui sert d’épine dorsale, remarquable en son temps, mériterait au moins d’évoluer comme tout être vivant. Nous en sommes bien loin; des organismes comme le G20 et les attaques de certaines grandes puissances menacent l’ONU et augmentent encore les inégalités entre nous. Vous croyez peut-être qu’une mise en chantier d’une réforme de l’ONU n’est pas une urgence, mais en fait il sera bientôt trop tard pour y penser car faire changer une manière de voir le monde ne se fait pas en un clin d’œil.

75 ANS… ET TOUJOURS LA GUERRE !

Il y a 75 ans, le 8 mai 1945, l’Europe sortait du pire des cauchemars qu’elle ait jamais connus. Trois mois plus tard, nos alliés américains larguaient la première bombe atomique et anéantissaient Hiroshima. Lors de la défaite du nazisme, un certain Wernher von Braun, SS-Sturmbannführer de son état et petit génie en recherches balistiques, s’était empressé d’offrir ses services à l’ennemi américain. Il allait jouer un rôle décisif dans la course à la bombe atomique et à la conquête de la Lune, une double compétition dans laquelle allaient s’engager et s’opposer férocement les USA et l’URSS, les deux superpuissances de l’époque.

« Avec les moyens dont nous disposons aujourd’hui, les guerres seront désormais impossibles »

C’est ce que déclarait le président des USA après avoir allumé l’enfer à Hiroshima. Le répit fut de courte durée. En 1949 l’URSS faisait exploser sa propre Bombe. En 1952, le Royaume-Uni. La France en 1960. La Chine en 1964. L’Inde en 1974. Le Pakistan en 1998. Le Traité de Non prolifération ne ferait qu’exciter la convoitise d’autres nations qui ne tarderaient pas à se procurer en catimini ce pouvoir emblématique de la puissance et de la bêtise humaines. Une longue Guerre Froide s’ensuivrait. Si mal nommée puisque, par alliés interposés, elle consumerait à travers de multiples brasiers une quantité incalculable de populations civiles, la plupart hors de notre continent. Pourquoi cela aurait-il dû nous perturber puisqu’il nous était enfin donné de vivre en paix?

En Europe

Nous oublions volontiers ce qui s’est passé entretemps sur le territoire de l’ex-Yougoslavie et lors des conflits répétés entre la Tchétchénie, la Russie, l’Ukraine – toujours d’actualité -, totalisant quelque six cent mille victimes à ce jour. Sans parler de la succession d’attentats perpétrés par « nos terroristes à nous », ceux de l’Action Directe, des C.C.C., de la Bande à Baader, des Brigades Rouges, de l’IRA, de l’ETA et autres mouvements sécessionnistes, avec un bilan bien plus lourd que celui des attentats djihadistes. Si depuis 1945, il est vrai, la plupart des pays européens ne se font plus ouvertement la guerre, en revanche nous n’avons jamais cessé de la faire ailleurs.

Sur d’autres continents

Il fallait maintenir à tout prix l’accès à nos sources d’approvisionnement en besoins d’énergies et de matières premières exigés par notre haut niveau de vie et de croissance, et cela à travers guerres néocoloniales et des coalitions de plus en nébuleuses. Contentons-nous de citer ici  les champs de bataille, les dates et les intervenants, chacun de nous pouvant obtenir plus de précisions à partir de sources parfaitement fiables :  1945-1950 Pays-Bas : Indonésie. 1946-1954 France : Indochine. 1950-1953 Royaume-Uni, France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Grèce : guerre de Corée. 1954-1962 France : Algérie. 1956 Royaume-Uni, France : Canal de Suez. 1979-1989 URSS : Afghanistan. 1982 Royaume-Uni : Îles Malouines. 1990-1991 Royaume-Uni, France, Belgique, Pays-Bas : Golfe persique. 2011 Coalition internationale incluant les pays de l’OTAN  : Libye. 2001-2014 troupes de l’OTAN aux côtés des USA : Afghanistan. 2003-2014 Coalition internationale incluant les pays de l’OTAN : Irak.  2015-2017 Royaume-Uni,France, Belgique, Pays-Bas : Irak, Syrie. 2013-2018 France et appuis européens, dont la Belgique : région sahélo-saharienne. Ces guerres se déroulant en différents épisodes et s’enchaînant souvent les unes aux autres, plusieurs d’entre elles étant toujours en cours notamment au Moyen-Orient et dans la bande sahélo-saharienne avec la participation de notre pays.

Deux nouveaux empires

La Chine, l’Empire du Milieu, n’avait pas besoin d’extrémistes djihadistes ou autres bandits de grand chemin pour alliés. Il y avait belle lurette qu’elle s’était réveillée du cauchemar des canonnades franco-britanniques du XIXe siècle, lors des deux guerres de l’opium censées défendre le droit sacré du Libre Échange face à des nations récalcitrantes. Aujourd’hui Donald Trump et Xi Jinping s’accusent mutuellement d’avoir propagé l’ennemi public n° 1, le fameux coronavirus. Le premier, sans complexe, digne profiteur et successeur du colonisateur européen rêvant d’avoir le monde à ses pieds. Le second pas loin aujourd’hui de prendre sa revanche et remontant lentement les marches du Temple du Ciel à travers un nouvel empire capable de rejoindre et de dépasser un jour son rival.

En guise de conclusion devant un tel imbroglio, on pourrait se contenter de citer ces phrases extraites de l’Edito du journal L’Avenir de ce vendredi matin : « Si le mot de guerre a été utilisé par le président Macron pour qualifier la lutte contre la pandémie de Covid-19, on ne peut mettre sur un pied d’égalité les semaines difficiles que nous vivons et les années d’horreur que les citoyens du monde ont traversé à l’époque (…). La fin du nazisme et l’utilisation de l’arme atomique étaient porteuses de la division du monde en blocs et de bras de fer qui se poursuivent toujours ». Évoquant aussi les élans de solidarité dont les humains sont capables, l’éditorialiste conclut : « Il nous appartient de réinventer ces solidarités. »

Une coalition pour la Paix, comme la nôtre, malgré ses moyens limités, à la lumière de ces événements ne peut que s’engager toujours plus dans un combat difficile et pourtant incontournable si nous voulons éviter le pire et, à la place,  voir s’instaurer enfin un vrai début de paix, fait de justice et de solidarité à la fois au sein de notre pays et entre tous les peuples du monde. UN FAMEUX DÉFI !

Mais l’histoire a largement prouvé que jamais la violence ne nous conduira à la paix.

« La quarantaine » et autres soucis…

« LA QUARANTAINE »

Ce n’est pas l’âge moyen des membres du bureau de la Colupa. Loin s’en faut, la « Paix » n’étant pas apparemment un sujet très sexy. Mais notre coalition, heureusement, regroupe une vingtaine d’associations fortes de leur expérience mais aussi de leur jeunesse et de leur vitalité, dont les noms sont chaque fois rappelés au bas de nos messages périodiques. Ce sont elles qui comptent avant tout, engagées chacune dans un ou plusieurs des secteurs du combat citoyen. Qu’il s’agisse des inégalités sociales, de l’injustice fiscale, des désordres climatiques, des aberrations de l’agrobusiness, des relations Nord-Sud, de l’accueil des réfugiés… Autant de matières et de manières de contribuer à PLUS DE PAIX chez nous et dans le monde. Ce qui n’empêche évidemment pas qu’une coalition comme la nôtre mette l’accent sur les guerres « proprement dites » (curieuse expression!), souvent oubliées ou minimisées : la guerre « tout court », mais aussi la guerre économique qui – si on veut  bien y réfléchir – est à la source de la plupart des situations rappelées ci-dessus. Et notre « petit pays » y contribue largement à la fois par notre commerce des armes, nos engagements militaires et notre politique économique.

« NOUS SOMMES EN GUERRE »

Si on parle beaucoup de pandémie, de quarantaine, de confinement, on entend aussi, et de plus en plus souvent, l’expression « nous sommes en guerre » face au vilain virus, notamment dans la bouche des chefs d’État qui usent et abusent de cette analogie avec la guerre et l’union sacrée qui va de soi. Rappelons que les vraies guerrres déclenchées par des hommes contre d’autres hommes ont fait et font toujours bien plus de victimes. Et que les pandémies, si elles ont souvent un lien étroit avec ces guerres, c’est parce qu’elles font partie, elles aussi, des dégâts collatéraux. On se plaît, p.ex., à répéter que la « grippe espagnole a fait plus de victimes que la guerre 14-18 », alors qu’elle apparue en pleine guerre, en 1916 – et pas en Espagne -,  se propageant peu à peu à la faveur des déplacements des troupes et des populations. La plupart des pandémies sont liées d’une manière ou d’une autre aux guerres, aux invasions, aux migrations forcées. Un exemple historique de grande ampleur, qu’on évoque pourtant rarement : la conquête rapide de l’Amérique et le génocide de nombreux peuples amérindiens ne s’expliquent pas seulement par la supériorité des armes mais bien davantage par la propagation rapide de la variole, de la tuberculose et autre microbes ou virus importés –  et parfois de manière consciente et volontaire – par des conquérants immunisés chez des populations qui ne l’étaient pas. Ce n’est pas une fake news de plus. Tous les historiens vous le confirmeront.

« IL Y AURA UN AVANT ET UN APRÈS »

Autre expression toute faite répétée soir et matin. Mais oui, de toute évidence! Une simple question de chronologie… Donc libre à chacun d’interpréter cette sentence, cette incantation répétée à longueur de journée par des gouvernants, des experts et autres sommités. Jongleurs de mots qui, au final, ne les engagent à rien. Mais à quoi bon, nous aussi, nous lancer dans la mêlée des discussions et des polémiques? N’importe quel citoyen doué d’un minimum de bon sens sait où trouver des informations sérieuses pour fonder son jugement. Le problème c’est que rien ne les aide en ce moment à exercer pleinement cet esprit critique. Au contraire : « Il faut faire en sorte que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. On diffusera massivement par la télévision des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera toujours les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher les esprits de penser de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. »  De qui est cette citation et de quand date-t-elle ?… De Aldous Huxley en 1932 dans le Meilleur des mondes.

« IL FAUT SORTIR AU PLUS VITE DU CONFINEMENT POUR SAUVER L’ÉCONOMIE »

Depuis quelques jours, une autre petite musique se fait entendre : il faut cesser de toute urgence le confinement pour des raisons économiques. Dans Les Échos, l’éditorialiste Éric Le Boucher le dit clairement : il faut sortir la France du confinement. L’idée est simple et s’appuie sur un des instruments préférés des économistes, le tableau coût-bénéfice.

« D’un côté, les morts du coronavirus, de l’autre les coûts économiques de perte de PIB et de la crise qui suivra, qui induiront aussi des morts. Ce rapport serait favorable à la reprise de l’activité économique. On pourrait donc revenir à la fameuse stratégie de «l’immunité de groupe» et tolérer les morts du coronavirus pour ne pas avoir à en déplorer davantage pour cause de désastre économique.

« La démarche est remarquable par ce qu’elle dit de ce qu’est l’économie capitaliste. Elle s’appuie sur un des éléments les plus puissants de ce système, mais aussi, lorsqu’il est mis à nu, un des plus fragiles : l’abstraction. Car dans cette macabre comptabilité, deux réalités distinctes sont mises à égalité. D’un côté celle d’un phénomène qui s’impose à l’homme, un virus contre lequel nous n’avons pas d’armes, du moins pour l’heureet qui tue directement des hommes et des femmes. Et de l’autre, une création de l’humanité,  l’économie de la marchandise, qui imposerait sa loi à sa créatrice au point de lui enlever également des vies. »

Voir l’intégratité  de l’article sur le site de Mediapart: https://bit.ly/34x7TUl

 Et pour terminer malgré tout par un certain sourire, jetons un petit coup d’œil sur le billet d’humeur publié en p. 2 de L’Avenir de ce mardi 14 avril qui n’est pas sans rapport avec notre sujet.

 

Pas de confinement pour les Tambours de la Paix !

Ce samedi 21 mars

Journée mondiale des Tambours pour la Paix

La Coalition luxembourgeoise pour la Paix aurait dû organiser cette journée dans notre province selon le modèle des années précédentes. Le contexte actuel ne l’a pas permis. Mais cette période de confinement nous offre, en revanche, la possibilité de mieux nous informer et de réfléchir sur le cours des événements.

Rappelons que c’est le grand résistant belge, Arthur Haulot, emprisonné à Dachau, qui après la guerre 40-45 a lancé cette campagne mondiale en faveur de la paix avec son appel solennel.

 « Depuis toujours, on a battu tambour pour envoyer les hommes à la guerre. Aujourd’hui les enfants d’Europe appellent les enfants du monde à battre tambour pour conduire le monde vers la Paix ».

Un autre appel solennel, lancé récemment par le président Macron – imité ensuite par d’autres ténors de notre pays – lui a permis de répéter six fois de suite : « Nous sommes en guerre ». Il parlait évidemment de la guerre au fameux coronavirus. Mais il aurait dû ajouter : Depuis de nombreuses années nous sommes en guerre, et ces guerres-là, ce sont bien des humains qui les font contre d’autres humains. Rien qu’en Syrie, en neuf ans, 384.000 morts dont 116.000 civils, comme l’a rappelé récemment Antonio Guterres, secrétaire général de de l’ONU.

Sans oublier d’autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique où la guerre sévit toujours à travers de lointaines et nébuleuses coalitions auxquelles nous participons, sans même souvent nous en rendre compte. Rappelons donc que nos militaires et nos F-16 se trouvent toujours sur leurs bases de Jordanie et d’autres régions d’Europe et d’Afrique afin de remplir de supposées « missions humanitaires ».

Et que dire de tous ces migrants jetés sur les routes de l’exil ou parqués dans des camps de fortune? Seraient-ils immunisés contre le coronavirus, eux qui affrontent jour et nuit les pires conditions de vie, ou plutôt de survie?  Sans parler de l’hostilité des pays qu’ils tentent de traverser. Comme la Libye ou la Turquie qui réamorce en ce moment des transactions financières avec l’Union européenne fort peu « humanitaires », ce terme étant réservé désormais aux soldats chargés de mettre au pas des peuples récalcitrants.

La spirale de la violence – quel que soit le camp – n’a jamais conduit à la paix. De multiples infos, modes de communication, canaux de diffusion sont à notre disposition et à la portée de tous nos concitoyens. Profitons-en. Pas de trêve, pas de confinement pour la Paix !