Archives de catégorie : Partage

Meilleurs voeux de paix et de bonheur à mes compatriotes !

C’est-à-dire aux habitants d’une même patrie appelée « Terre ». Terre promise ou menacée ?… C’est selon. L’année 2020 en tout cas s’achève. Espérons qu’elle emportera avec elle ses encombrants virus et un certain paquet de tensions désactivantes. J’en profite aussi pour jeter un coup d’oeil dans le rétroviseur. Septante-cinq années après une guerre mondiale, nous nous souvenons de beaucoup d’événements. Nos années actuelles apparaissent un peu comme des années du souvenir. Nous avons commencé au mois d’août par la commémoration des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Nos télés ont bien travaillé, elles ont enfin reconnu que le Japon était épuisé et que ces massacres n’étaient pas nécessaires. Elles ont aussi reconnu que les Etats-Unis tenaient à prouver au monde entier qu’ils osaient utiliser ces armes terribles contre des êtres humains.

Une part importante de la population semble ne pas avoir encore compris

Elle garde une confiance énorme dans l’armement nucléaire. Qui se rend compte que pendant des décennies une course aux armements insensée s’est déroulée, que leur utilisation pouvait détruire non seulement les humains mais leur milieu de vie? Qu’aucun des gouvernements des pays de l’OTAN n’a réagi aux discours « nucléarophiles » de Jens Stoltenberg? La foi dans la guerre reste bien accrochée. On a crié, on a chanté « Plus jamais ça », mais on a continué à construire des armes et à en inventer de nouvelles. On a solidement lié notre activité industrielle et la production d’armements. Comment pouvons-nous dire que l’Europe est en paix si elle a besoin de fabriquer et de vendre des engins de guerre toujours plus performants?

Pour demain des perspectives moins tragiques

C’est ce que nous promet l’avenir : l’Organisation des Nations Unies et sa charte, la Déclaration universelle Droits de l’Homme. La naissance de ces institutions fut beaucoup moins explosive, heureusement, que la destruction d’Hiroshima. Leur date de naissance est donc moins précise. Tant mieux, nous pourrons un peu nous souvenir de leur gestation. L’idée d’une déclaration universelle s’est manifestée pendant la guerre, quand les bombes pleuvaient, quand des amis tombaient sur les champs de bataille ou simplement dans leur foyer détruit. Un groupe de femmes et d’hommes se sont retrouvés pour établir ensemble une liste des droits communs à tous les hommes. Dans l’angoisse du conflit ils ont choisi de rédiger un texte proposé à l’humanité entière.

Priorité du droit sur la force

C’était incroyable : les hommes et les femmes auxquels on allait s’adresser vivaient une guerre féroce, une grande partie de la terre était dominée par le colonialisme. Le moment ne convenait pas. Ils y ont cru quand même. Ils ont échangé leurs idées et ont choisi un comité de rédaction. Qui se souvient des personnes qui ont accepté ce travail? J’aurais pu dire Eléonore Roosevelt et René Cassin. Je ne sais si vous en connaissez un peu plus. Nous aurions peut-être plus de succès en demandant qui conduisait les combats. J’ai cherché les autres noms et je ne l’ai pas regretté. Alexander Bogomolov, René Cassin, Charles Dukes, William Hoddgson, John Humphrey, Charles Habib Malik, Peng Chun Chang, Eleonore Roosevelt, Herman Santa Cruz. J’ai été content d’y trouver des Russes, Français, Britanniques, Australiens, Canadiens, Libanais, Chinois, Etatsuniens, Chiliens. Le travail très important de ces personnes a tenté de donner au droit la priorité sur la force. L’être humain a tenté de donner conscience, langage, créativité à travers de telles orientations.

Une exigence qui touche peu à peu toute la planète

Comment cette action, appuyée sur l’ONU, a-t-elle pu s’étendre à partir d’une cinquantaine de pays à presque toute la planète? Le principe des droits humains est actuellement assez bien accepté, mais la mise en pratique avance très lentement. La reconnaissance d’un droit entraine automatiquement un devoir, celui de le respecter. Or une habitude se répand, celle de voir les violations des droits humains par un État contre des citoyens ou des groupes de citoyens. Dans la vie courante, l’être humain se trouve souvent confronté à un autre être humain ou à un groupe autant qu’a son État. Dans un cas comme dans l’autre les moyens d’intervention sont limités et souvent peu adaptés. Une intervention militaire aboutit souvent à punir des personnes qui ne sont pas responsables du délit. Et rien ne permet à la communauté internationale d’intervenir contre une transaction économique gravement nuisible à un des partis.
Quant à l’Organisation des Nations Unies, elle constitue un lieu de rencontre pour presque tous les peuples du monde. Il faut absolument la protéger, mais elle est victime d’une énorme difficulté à évoluer. La répartition du pouvoir entre les différents organes semble totalement déconnectée de l’évolution du monde.

Un patron encombrant, abusif et peu représentatif : le Conseil de Sécurité

Nous savons que l’ONU est composée de l’Assemblée générale, du Conseil économique et social, de la Cour internationale de Justice et autres institutions. Mais aussi et surtout du Conseil de Sécurité. Ce dernier n’est-il pas le « vrai patron » ? Disposant finalement des pleins pouvoirs ? Et par qui est-il constitué de façon permanente si ce n’est par les USA, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine. Deux États européens, leur allié étatsunien, la Russie à cheval sur l’Europe et l’Asie, et le seul État chinois représentant le reste du monde. Tous les cinq étant, en même temps, les plus grands producteurs, fournisseurs et détenteurs d’armes dans le monde. C’est tout de même une situation paradoxale et même scandaleuse. Toute tentative dès lors de l’ONU en faveur de la paix (et ces initiatives existent, on ne peut que s’en réjouir) devient suspecte et entachée de partialité ou à tout le moins d’inefficacité. D ‘où le peu de poids que représentent les déclarations répétées – et souvent à bon escient – d’Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, face aux graves événements que nous vivons jour après jour.
Ajoutons que certains pays semblent vouloir avancer sans les autres et choisissent évidemment ceux qui peuvent payer. La Banque Mondiale, le FMI, l’OMC favorisent souvent les inégalités dans le monde, et depuis quelques années on parle très discrètement du G20, sans bien préciser sa fonction. Le choix du groupe s’est fait d’après la puissance économique. La carte géographique inquiète : les pays où la guerre ravage tout depuis longtemps et ceux que la famine épuise n’ont strictement rien à dire. Quant à notre « petite Belgique », nous avons déjà suffisamment parlé d’elle et de son rôle ambigu (une fois de plus Agir pour la Paix nous en parle ci-dessous, faits à l’appui).

Entrons donc dans la nouvelle année, en sachant qu’il y a encore beaucoup à faire !

Donc pas seulement à penser et à dire, mais aussi À FAIRE ! D’où l’intérêt des informations que nous transmet l’association Agir pour la Paix dans son dernier bulletin que vous découvrirez en cliquant ici.
Soyons également attentifs à l’initiative prise par la Coluxam à l’occasion de la Journée des Migrants de ce vendredi 18 décembre : https://www.facebook.com/Coluxam/

Pierre Debbaut,
membre du bureau de la Colupa

APPEL AUX CITOYENS !

A l’heure où l’on rediscute ferme au sein de notre Gouvernement de la manière dont on va gaspiller l’argent public afin d’augmenter notre capacité de tuer , vous êtes toutes et tous invités à interpeller nos dirigeants.

Il vous suffit pour cela de cliquer sur pasdavionsdechasse.be. La marche à suivre vous est clairement indiquée (30 secondes par destinataire).

« Si tu veux la paix, prépare la guerre »

On sait ce que nous a valu cette maxime héritée de l’Empire romain. L’Europe n’a cessé de guerroyer durant 2000 ans, a déclenché deux guerres mondiales au siècle dernier et n’hésite pas à préparer l’apocalypse au cours du XXIe siècle, les autres puissances mondiales rivalisant désormais de zèle avec nous.

Le silence des pantoufles étouffera-t-il le bruit des bottes au point de devoir entonner, un jour, ce chant funèbre : « Aux larmes, citoyens ! » ? Ou bien les citoyens du monde pourront-ils encore, partout, faire preuve d’un peu de bon sens en comprenant enfin que si tu veux la paix, prépare la paix.

Coalition Luxembourgeoise pour la Paix.

LLB – En finir avec l’agroterrorisme (OPINION)

En finir avec l’agroterrorisme

 

A côté de la « Grande Foire agricole » de Libramont se tiendra la « Petite Foire », à Semel. Si nous voulons un autre « Demain », encourageons l’agriculture paysanne plutôt que l’agrobusiness.

Agroterrorisme. Le mot est osé. Il désigne pourtant la même terreur qui répand lâchement la mort autour d’elle, faisant d’ailleurs bien plus de victimes que les attentats sanglants qui défilent sur nos écrans. Mais sans […]

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La paix !

Mais c’est quoi la paix ?…

Les vacances de printemps sont officiellement terminées en Belgique. En France elles commencent. Mais la chasse aux œufs de Pâques, elle, a eu lieu partout ce dernier  week-end. Enfin partout où il y a des cloches.

Des cloches qui, selon le caricaturiste Sondron, larguaient ce dimanche des bombes sur d’autres continents avec le visage de Trump. Il aurait pu leur coller aussi bien celui d’Elisabeth, de Philippe, de Hollande ou de leurs premiers ministres (pour ne parler que de quelques proches)… Il est vrai que les bombes belges en Irak et en Syrie « tombent toujours au bon endroit » selon la déclaration d’un pilote de nos F-16 que nous avons relatée en novembre dernier.

Mais que la guerre est enivrante, captivante, avec ses bons et ses méchants, ses héros et ses victimes, ses stratèges et ses traîtres, sa fureur et ce grand show son et lumière avec lequel ne rivalisera jamais aucun feu d’artifice du 21 juillet.

Qu’est-ce donc que la paix, à côté de tout cela ?… Si ce n’est l’absence de tout cela ?

Eh ! oui… n’est-ce pas cette image de vide que nous laisse ce petit mot, si semblable à un autre, tout aussi minuscule, un peu plus incongru… qui, lui au moins, n’est pas dépourvu d’une certaine fragrance.

Ah ! c’est donc cette notion de vent, de vide, qu’on aurait réussi à nous fourrer dans le crâne ? La paix, au fait… voyons, voyons… Oh ! pas la peine de chercher du côté de nos grands philosophes ou théologiens, si épris de guerres justes tout au long des siècles.

Cherchons plutôt du côté des poètes. Par exemple ce que nous en dit cet aède grec, Yannis Ritsos, que citait Jean-Luc Mélenchon dans son meeting du 9 avril à Marseille.

Ce sera, si vous le voulez bien, notre  petit œuf de Pâques à nous…

http://www.ouest-france.fr/politique/jean-luc-melenchon/direct-suivez-le-meeting-de-jean-luc-melenchon-marseille-4918007   


Le rêve de l’enfant, c’est la Paix,
Le rêve de la mère, c’est la Paix,
Des mots d’amour sous les arbres…
C’est la Paix…

Le père qui rentre le soir un long sourire dans les yeux
Dans ses mains un panier rempli de fruits
Et sur son front des gouttes de sueur qui ressemblent
Aux gouttes d’eau gelées de la cruche posée sur la fenêtre…
C’est la Paix…

Quand se referment les cicatrices sur le visage blessé du monde
Et que dans les cratères creusés, on plante des arbres;
Quand, dans les cœurs carbonisés par la fournaise,
L’espoir fait ressurgir les premiers bourgeons
Et que les morts peuvent enfin se coucher sur le côté
Et dormir sans aucune plainte, assurés que leur sang
N’a pas coulé en vain…
C’est la Paix….

La Paix, c’est la bonne odeur des repas,
Le soir quand l’arrêt d’une voiture sur la route
Ne provoque aucune peur,
Et que celui qui frappe à la porte, ne peut être qu’un ami
Et qu’à n’importe quelle heure, la fenêtre ne peut s’ouvrir
Que sur le ciel et laissant nos yeux refléter comme une fête
Des cloches lointaines de ses couleurs…
C’est la Paix….

Quand les prisons deviennent des bibliothèques
Et que de porte en porte, une chanson s’en va dans la nuit…
Quand la lune du printemps sort des nuages semblables
A l’ouvrier qui le samedi soir sort fraîchement rasé
De chez le coiffeur du quartier…
C’est la Paix…

La Paix, ce sont des meules rayonnantes dans les champs de l’été
C’est l’alphabet de la beauté sur les genoux de l’aube.
Quand tu dis, mon frère, demain, nous construirons,
Quand nous construisons et que nous chantons…
C’est la Paix…

Quand la nuit ne prend que peu de place dans le cœur
Et que les cheminées nous montrent du doigt le chemin du bonheur,
Quand le poète et le prolétaire peuvent à égalité
Respirer le parfum du grand œillet du crépuscule…
C’est la Paix…

Mes frères, c’est dans la Paix que nous respirons à pleins poumons
L’univers entier avec tous ses rêves…
Mes frères, mes sœurs, donnez-vous la main…
C’est cela la Paix.

Yannis Ritsos (1909 – 1990)
Texte traduit du grec par l’auteur,
Revue Europe, août-septembre 1983
in Guerre à la guerre – Éditions Bruno Doucey – octobre 2014

L’enfer pour toujours plus d’enfants

L’ÉDITO

Les membres du bureau, sans doute trop occupés par leurs engagements militants, n’ont guère le temps de se relayer au poste de chroniqueur, comme c’était convenu ! Qu’à cela ne tienne… d’autres alliés publient çà et là des points de vue qui pourraient parfaitement être les nôtres. C’est le cas pour Christophe Frison qui nous permettra de reprendre son billet publié ce matin 14 mars sur la page « Forum » du journal L’Avenir.

Le jour où ça va péter

A ma gauche MM. les Américains avec des milliers d’avions de combat, un budget de 600 milliards de dollars pour la Défense. A ma droite, MM. les Chinois, les Russes et les Coréens avec eux aussi quelques milliers de beaux avions, un  budget de 200 milliards de dollars pour s’équiper en armement. Au sud quelques États  qui rêvent de nous faire exploser. Et dans le monde 9 puissances nucléaires avec plus de 17.000 bombes atomiques. Bref, de quoi s’amuser et de faire un sacré feu d’artifice. Mais heureusement au milieu de tout ça, il y a la Belgique. Petit pays qui sabre dans les dépenses de sécurité sociale, dont les écoles sont parfois des containers, avec des citoyens pressés comme des citrons. Mais petit pays qui va trouver 35 milliards d’euros pour s’offrir 34 avions de combat. Y’a pas à dire, et même s’il faut pour cela plonger le peuple dans la précarité, le jour où ça va péter, ceux d’en face n’ont qu’à bien se tenir ! J’espère juste que nos avions auront le temps de décoller. Mais je ne sais pas pourquoi, j’ai un doute…

Christophe FRISON. Tournai

Et pour enchaîner…


À la veille des Tambours pour la Paix

« L’enfer pour toujours plus d’enfants »

Tués, violés, déplacés, privés de soins et d’instruction… Un rapport de l’Unicef fait état d’une situation de plus en plus dramatique pour les enfants syriens.

http://www.lavenir.net/cnt/dmf20170312_00972779/l-enfer-pour-toujours-plus-d-enfants

Des armes belges aux mains de l’État islamique

L’arsenal varié de l’État islamique illustre parfaitement le fait que le commerce mal réglementé des armes alimente les atrocités de grande ampleur, a déclaré Patrick Wilcken, chargé des recherches sur le contrôle des armes au sein d’Amnesty International.L’absence de réglementation et de suivi des importations de très grandes quantités d’armes en Irak, durant des décennies, a constitué une aubaine pour l’Etat islamique et les autres groupes armés, leur offrant l’accès à une puissance de feu sans précédent.
http://www.lavenir.net/cnt/dmf20151208_00747611/irak-des-armes-belges-aux-mains-de-l-etat-islamique      

Un arsenal qui donne le vertige

« La diversité et la quantité des armements de l’État islamique sont le résultat de dizaines d’années de transferts d’armes irresponsables vers l’Irak. Ces transferts d’armes ont été financés par des accords de troc de pétrole, des contrats avec le Pentagone et des dons de l’OTAN. La majeure partie des armes a été pillée dans les stocks de l’armée irakienne ou écoulée à partir de ces stocks. »

Parmi les armements sophistiqués de l’EI, poursuit Amnesty, « figurent les FAL et autres armes automatiques produits par la FN Herstal ».

Propriété de la Région Wallonne, rappelons-le. Donc de chacun de nous, honnêtes citoyens paisibles, pacifiques, pacifistes.

Business is business…

C’est à partir de ce tissu de contradictions qui affectent notre mode de vie – on n’en finirait pas de citer d’autres exemples! – que l’on comprend mieux la vérité du scandaleux adage « On a finalement les guerres qu’on mérite », variante d’un autre aphorisme : « Qui sème le vent récolte la tempête ! »

Fort bien tous ces propos indignés, tous ces signaux d’alarme. En attendant, on fait quoi ?…
Question que nous pose à tous la Coalition luxembourgeoise pour la Paix avant son assemblée générale de fin janvier 2016 (plus de précisions dans les prochains jours).

Hiroshima, Syrie, Iran, soldats-robots… et nous là-dedans?

A la veille du 70ème anniversaire du bombardement de Hiroshima

Selon l’historien Howard Zinn, une seule bombe atomique a fait 250.000 victimes pour la seule ville de Hiroshima. A cela s’ajoutent les décès causés par divers types de cancer et de pathologies, sans parler des nombreuses malformations congénitales.

Comme chaque année, l’Université de Mons consacrera à ce sinistre anniversaire une journée d’échanges et de réflexion le samedi 8 août. La CNAPD (Coordination nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie) y animera la plateforme contre le renouvellement des avions de chasse F16. http://www.cnapd.be/Hiroshima-et-Nagasaki-70e-anniversaire
Il est entendu, en effet, que le successeur du F16 doit pouvoir emporter des charges nucléaires. C’est ce que souhaite, en tout cas, notre État-major. Ce sera d’autant plus commode que les charges atomiques sont déjà à notre disposition : elles sont stockées « dans le plus grand secret », à Kleine Brogel, dans la province de Limbourg. Un secret éventé depuis des années, mais jamais reconnu officiellement par nos gouvernements successifs car selon le TNP (Traité sur la Non-prolifération des Armes nucléaires) nous serions automatiquement inculpés pour « crime de guerre » (en tant que pays non détenteur de l’arme atomique). En tout cas, les « munitions » sont là, bien à l’abri. Elles n’attendent plus que les avions porteurs qui remplaceront nos F16 encore incapables d’un tel exploit.

L’humanité prisonnière des armes nucléaires

« Il est surréaliste d’entendre ces dirigeants politiques proclamer que l’arme nucléaire garantit la sécurité de leur nation alors qu’elle menace la sécurité du monde. » C’est ce que nous rappelle Jean-Marie Muller, cofondateur du MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente) dans la dernière édition du Sentier de la Paix (pp. 4 à 9) qui révèle, entre autres, les engagements non tenus des pays dotés de l’arme atomique et qui fait un état des lieux très précis de la menace plus actuelle que jamais d’un holocauste nucléaire.

http://agirpourlapaix.be/wp-content/uploads/SDLP70_V1.pdf

Radicalisme : un gros mot ?

C’est dans l’air du temps. L’Évolution est devenue la Révolution « sans en avoir l’r ». La Transition remplace la Rupture. Les compromis se déguisent en alternatives. L’art du camouflage est partout présent, précieuse leçon héritée de nos traditions militaires. Militariser la société, d’un côté, « déradicaliser » de l’autre. En jouant sur les mots, on obtient un glissement progressif vers l’inertie générale. Et pour « donner du sens » – il est difficile de s’en passer! – on multiplie les cérémonies, les actes symboliques, les verres de l’amitié, les festivals du plaisir partagé, et autres « moments forts » (sic) de la grande concorde universelle. Dans le même numéro du Sentier de la Paix cité ci-dessus (pp. 12 et 13), Thierry De Lannoy se pose la question : « Radicalisme » est-il un gros mot ? Parmi les intéressantes réponses qu’il nous propose, épinglons : « L’éducation à la citoyenneté et au vivre ensemble ne peut s’apparenter à une formation à la soumission ».

La stratégie du chaos porte ses fruits

Le Moyen Orient (et, en particulier, la Syrie) est l’exemple le plus abouti aujourd’hui de la stratégie du chaos menée à travers les justes guerres des USA et de leurs alliés européens, depuis la première guerre du Golfe en 1991. Quand ceux que nous voulions détruire se détruisent entre eux, quand le « diviser pour régner » atteint des résultats aussi performants, quand les Belges ne savent même plus qu’ils sont en guerre ou, s’ils le savent, s’en contrefichent joyeusement, quand des drones prennent peu à peu le relais de nos aviateurs-bombardiers (qui ne voyaient déjà plus très bien ceux qu’ils exterminaient), quand des soldats-robots s’apprêtent à remplacer les armées au sol malgré les protestations récentes de plusieurs scientifiques (ont-ils oublié que « Tout ce que la Science est capable de faire, elle le fera »?), on voit bien où nous conduit la realpolitik des (ir)responsables qui nous gouvernent.

Plus terre-à-terre (mais non moins douloureux pour ceux qui le vivent), le nouvel épisode, chez nous, de la « crise du lait et de la viande » révèle une fois de plus l’absurdité de notre système agroproductiviste. La grande kermesse agricole de Libramont avait à peine refermé ses portes que la triste réalité se rappelait aux travailleurs de la terre surendettés, désorientés, malmenés par les businessmen qui dictent leurs lois à nos hommes de loi. Si vous étiez en vacances, il est encore temps de lire la carte blanche « Nourrir ou détruire«  que la Colupa a publiée dans La Libre Belgique du 20 juillet, contresignée par dix-huit associations.

Et pour respecter les bonnes traditions, terminons sur une note positive. Obama veut conclure son dernier mandat en tentant de démontrer qu’il méritait bien le Nobel de la Paix reçu à peine élu président des USA. Parmi ses récentes initiatives en faveur de la paix, citons le rapprochement avec l’Iran. Peut-on y voir un petit correctif à cette vaste stratégie du chaos qui avait fait du pays voisin, l’Irak, un détenteur de l’arme atomique… grâce à un gros mensonge, déclencheur une fois de plus d’une guerre aux conséquences incalculables?

Allez, tout ne va pas si mal que ça !

Carte blanche

Par un collectif de signataires, à l’initiative de la Coalition luxembourgeoise pour la Paix (*)

Une agriculture qui nourrit le monde ou qui le détruit ?

Curieuse question lorsqu’on sait que la vocation de l’agriculture est, depuis toujours, de produire des aliments pour nourrir les humains. Pourtant aujourd’hui une part de plus en plus importante de l’activité agricole est consacrée à des produits non alimentaires. Les agrocarburants n’en sont qu’un exemple parmi d’autres, sans doute le plus connu. Quant à la nourriture, elle tend à devenir elle-même une simple marchandise, objet d’une activité économique hautement lucrative sur fond de spéculation boursière.

Une arme particulièrement efficace dans une guerre économique qui ne connaît plus de limites, puisque même les politiques d’aide alimentaire contribuent souvent, à leur tour, à l’inféodation de populations entières à des lois commerciales dictées de l’étranger. Ce type d’exploitation productiviste conduit à un accaparement des terres, à la ruine des petits paysans locaux, à un exode rural massif, à la détérioration des écosystèmes ainsi qu’au gaspillage énergétique résultant des transports à longue distance. Sans parler des conflits armés dans certaines régions du monde particulièrement riches en ressources naturelles.

Cette agriculture industrielle qui prétend nourrir le monde et qui contribue, en fait, à le détruire continue à jouir d’importants appuis officiels en raison d’un lobbying efficace des banques et des milieux d’affaires. Nos responsables politiques négocient d’ailleurs en ce moment des accords transatlantiques de libre échange qui risquent d’aggraver encore la situation. Sans parler de la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, lancée récemment par le G7, favorisant l’apport de capitaux privés internationaux qui profitent avant tout aux grandes multinationales comme Monsanto ou Cargill, et qui menacent l’accès à la terre, la souveraineté alimentaire et l’environnement des populations locales. (**)

Au milieu de cette confusion, on ne peut que souligner le courage et la lucidité des producteurs qui, chez nous et ailleurs, ont fait le choix d’une agriculture fidèle à sa vocation de nourrir tous les humains et de respecter la terre, première source de vie. Face à l’abandon des fermes au profit des grands consortiums productivistes, ils résistent et innovent tout à la fois.

Rappelons que c’est pour mieux les faire connaître que le Mouvement d’Action Paysanne, en collaboration avec de nombreuses associations solidaires, organise depuis cinq ans la Petite Foire qui les accueille le dernier week-end de juillet dans une ferme ardennaise (**) face à la grande Foire agricole de Libramont, à ses 200.000 visiteurs, à ses 2.000 exposants, à ses 300.000 mètres carrés et à ses multiples sponsors privés et officiels.

Ce ne sont pas les innovations techniques que ces pionniers remettent en cause, mais bien l’usage qu’en font les affairistes qui s’en approprient, et ce dans tous les domaines de l’activité humaine.

En tant que mouvements citoyens attentifs à cette réalité et à la nécessité de revoir fondamentalement nos modes de production et de consommation, et singulièrement dans le secteurclé de l’activité agricole, nous tenons à exprimer publiquement notre solidarité à l’égard des agriculteurs, éleveurs et artisans de ces voies nouvelles, et nous demandons instamment aux Pouvoirs publics un soutien beaucoup plus ferme de leurs choix. Des choix qui répondent d’ailleurs à l’attente d’un nombre croissant de concitoyens.

Epinglons à cet égard, le projet avantgardiste de la province de Luxembourg de créer un Parlement Citoyen Climat en vue d’accélérer l’objectif de neutralité énergétique à l’horizon 2020. Gageons que les producteurs et les promoteurs d’une agriculture paysanne respectueuse de la terre et de ses habitants y contribueront à leur manière, et ce dès cette année 2015.

Agir pour la Paix, CAGL (Centre d’Animation globale du Luxembourg), CETRI (Centre Tricontinental), CINL (Centre des Immigrés Namur-Luxembourg), Entraide et Fraternité, Ferme Arc-en-Ciel, Ferme du Hayon, FGTB (Fédération Générale du Travail de Belgique), Halle de Han, Maison Luxembourgeoise de l’Écologie, MAP (Mouvement d’Action Paysanne), MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien), MOJOCA (Mouvement des Jeunes de la Rue), Oxfam-Magasins du Monde, Périple en la Demeure, SCI (Service Civil International), Vie Féminine Centre-Ardenne.